mercredi 23 février 2011

Tremblement de terre à Christchurch, NZ

Salut tout le monde !

Je viens de vivre le jour le plus sombre de l'histoire de la Nouvelle-Zélande !
A 13h, ce 22 février, jour de la Sainte Isabelle, j'étais au premier étage de la bibliothèque de Christchurch, à surfer sur le net sur mon ordi portable.
Quand soudain, vraiment d'un seul coup, la terre s'est mise à secouer très, vraiment très fort. Le bâtiment entier s'est mis à vibrer et se déplacer d'un bord sur l'autre comme on secoue sa bouteille d'Orangina pour faire remonter la pulpe !
Comme les gens autour de moi, nous avons sauté sur les petits canapés de lecture qu'il y avait derrière nous et nous sommes éloignés des vitres. Nous étions accroupis et ballotés dans tous les sens. Impossible de tenir debout. J'ai du mal à dire combien de temps ça a duré exactement...
Dès que ça a commencé à se calmer, j'ai attrapé mes affaires, j'ai jeté un œil dehors et vu un immense nuage de poussière. Je me suis dirigée vers les escalators, sous le bruit assourdissant de l'alarme du bâtiment. Sur cette dizaine de mètres, j'ai vu que tous les livres de cette bibliothèque étaient tombés et plusieurs étagères qui ont dû faire dominos...
Nous sommes descendus rapidement mais calmement de l'immeuble. Il n'y avait plus de courant nul part. En sortant, j'ai partagé mes premières impressions avec une fille qui s'inquiétait déjà pour sa sœur. Je me suis dirigée vers la rivière qui traverse la ville. S'éloigner des immeubles était le plus important. On sait qu'il y a toujours des rappels, de nouvelles secousses après un tremblement de terre...
J'avais les jambes qui tremblaient, j'ai eu vraiment la trouille. De tomber avec le bâtiment, avec tous ces gens et que les vitres éclatent. Dans cette rue, les gens couraient de partout, criaient, pleuraient, téléphonaient à leur famille, leurs amis ou cherchaient leurs collègues. Moi je n'avais pas à m'inquiéter pour mes proches mais j'aurai vraiment aimé avoir des bras amicaux pour les serrer fort et pleurer un bon coup. J'ai gardé les larmes aux yeux et les jambes tremblantes longtemps car l'horrifiant spectacle et les secousses étaient loin d'être finis !...
Des hommes en gilet fluo étaient déjà là pour faire la circulation. Et sur mon chemin, j'ai commencé à voir tous les dégâts: des murs entiers par terre, des vitres brisées de partout, des statues écroulées. Et j'ai appris ensuite que la cathédrale de Christchurch a vu sa tour s'effondrer sur la place. Je n'étais qu'à quelques centaines de mètres de là. Dire que je l'ai prise en photo la veille au soir ! C'est incroyable. Et tellement dommage; elle était très belle cette église.
Avec 2 ou 3 personnes et pendant quelques secondes, j'ai dégagé quelques grosses briques d'une rue pour que les voitures puissent passer. En très peu de temps, il y avait des embouteillages partout. Sortir d'ici. Rentrer chez soi. Aller chercher ses enfants à l'école.
Ma direction était celle de mon auberge en bordure de centre ville. Les sirènes d'ambulance retentissaient sans discontinuer. Sur le chemin, chaque dizaine de mètres découvraient de nouveaux dégâts, des crevasses dans l'asphalte des rues et trottoirs, des fissures énormes dans les bâtiments, etc, etc... La vieille bâtisse où j'ai dormi a tenu le coup. Elle est encore debout. J'ai récupéré un pull, une écharpe et mon imperméable car les nuages, comme si ça ne suffisait pas, ne présageaient rien de bon...

Suite demain. Il est 1h40 du mat' et je suis épuisée.

4 commentaires:

Carole a dit…

Nous aussi on aurait aimé être là pour te tendre nos bras.
Malgré la distance, nous t'apportons tout notre soutien.
Dors bien.

Bises
Steph&Carole

Louise a dit…

Je suis d'accord avec Carole, on aimerait tellement te faire un gros câlin. Sois courageuse...
Bisous
Lou

Anonyme a dit…

Tu ne me connais pas mais je suis tes aventures en lien avec celui Gilles et Marion et celui de Violaine.
Je suis tellement heureuse de te relire car j'ai appris la catastrophe hier et j'avais vraiment très très peur pour toi sachant que tu étais au cœur de cette horreur.
Je te souhaite beaucoup de courage pour surmonter cela.
Ta vie est formidable comme ton blog qui nous fait voyager,il faut continuer. Tu as l'air d'être une fille très forte et tu vas encore nous le prouver. Courage!
Mams

Emilie et Denis a dit…

Wahou ça fait froid dans le dos, c'est exactement ce que j'ai vu hier aux infos, j'étais catastrophée à l'idée qu'il pouvait t'arriver qqchose sachant qu'en plus tu es toute seule là-bas.
J'ai été très rassurée de t'avoir eu au téléphone hier soir et de te lire aujourd'hui.
Bon courage pour la suite et fais très attention à toi surtout, Gros Gros Bisous.